Sir Alexander Fleming, médecin britannique, a découvert en 1928 que les bactéries ne se développent pas en présence de moisissure de Penicillium. Ce nest que plus dune décennie plus tard, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, que la pénicilline a fait son apparition comme premier antibiotique à usage répandu.

Dautres antibiotiques sont apparus peu après, progrès qui a marqué le début dune nouvelle ère de traitements médicaux providentiels. Les sciences médicales ont employé des antibiotiques non seulement pour traiter des maladies, mais aussi pour défricher le terrain pour des interventions chirurgicales qui étaient jugés comme étant trop risquées sans lusage dantibiotiques pour réduire le risque, alors élevé, dinfection. Les transplantations dorganes, par exemple, nécessitent la répression du système immunitaire mais dépendent des antibiotiques pour combattre des infections.

Éviter de sattaquer à la résistance antimicrobienne équivaut à condamner la population canadienne à vivre les dangers de lère pré-antibiotiques.

De 1945 à la fin des années 1980, on découvrait de nouveaux agents antimicrobiens plus rapidement que les bactéries ne pouvaient y acquérir une résistance. Des années 1950 aux années 1960, on assistait à lélaboration de nouvelles classes dantibiotiques, mais la recherche des années 1980 et 1990 na produit aucune nouvelle classe; on a plutôt apporté des améliorations aux antibiotiques à lintérieur des classes existantes.

Vers la fin du 20e siècle, après seulement 50 ans à leur actif, certains antibiotiques étaient incapables de venir à bout de certaines bactéries. Il existe des souches de Staphylococcus aureus (linfection plus communément appelée « Staph ») et de Pseudomonas aeruginosa , quon retrouve actuellement uniquement au Japon, qui résistent à tous les agents antibactériens reconnus.

Des agents pathogènes extrêmement virulents et de plus en plus résistants aux antimicrobiens, comme la Staph, sont devenus des sources importantes dinfections nosocomiales. Les résidences pour personnes du troisième âge constituent une autre zone à risque dinfection résistante aux antimicrobiens, entraînant des conséquences parfois mortelles.

Le premier cas de SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) a été signalé en Ontario en 1981. Le pays tout entier a depuis connu des poussées de linfection.

Certaines infections bactériennes peuvent être traitées seulement à laide de la Vancomycine, qui constitue le dernier recours de larsenal de la science médicale.

Bien que la recherche persiste et que de nouvelles thérapies sont conçues chaque année, tout nouveau traitement devra un jour se heurter à la résistance inévitable que se transmettront les bactéries..

Dates importantes
500 av. J.-C.	Hippocrate écrit son Serment
1000 ap. J.-C.	Les Chinois emploient une forme dimmunisation par linhalation de poudres faites de croûtes séchées de lésions de variole
1493	Paracelse, le « Luther de la médecine », naît
1774	Benjamin Jenner, fermier, inocule la vaccine à sa femme, le premier emploi attesté du virus de la vaccine pour « protéger » contre la variole
1798	Jenner inocule à un jeune garçon (James Phipps) des substances extraites dune lésion de variole de la vache
1875	Cohn publie son classement préliminaire des bactéries, le premier emploi du terme Bacillus
1879	Neisser attribue une maladie chronique, la gonorrhée, à un microbe
Les années 80	Louis Pasteur atténue les effets dun pathogène virulent afin quil immunise au lieu dentraîner la maladie
1886	Theobold Smith démontre que les micro-organismes ne doivent pas forcément être revivifiables afin daccorder la protection
1890	Von Behring et Kitasato démontrent la présence dantitoxines dans le sang de patients se remettant de la diphtérie
1905	Von Pirquet démontre que les réactions immunitaires peuvent avoir des effets négatifs par hypersensibilité ou par allergie
1915	Twort découvre les bactériophages
1928	Fleming découvre que la moisissure est efficace contre les bactéries pathogènes
1930	Landsteiner et Kabat décrivent la spécificité de la réaction immunitaire en altérant des antigènes par voie chimique
1935	Domagk emploie le premier antimétabolite synthétisé (le sulfanilamide)
1939	Chain et Florey utilisent la pénicilline pour sauver des patients
1944	Schatz, Bugie et Wakeman découvrent la streptomycine
1945	Chain, Florey et Fleming reçoivent le prix Nobel pour la découverte de la pénicilline
1952	J. et E. Lederberg démontrent que la mutation bactérienne est la cause de la résistance aux antibiotiques
1954	Hazen et Brown découvrent la Nystatine, un antibiotique fongique
1959	Finland, Jones et Barnes font des observations sur la résistance aux antibiotiques en tant que réaction aux agents antibactériens
Les années 60	Porter et Edelman digèrent des anticorps à laide denzymes
1960	On démontre lexistence dune base cellulaire à limmunité humorale et cellulaire
1966	Kirby et Bauer établissent des normes dexamen de la susceptibilité aux antibiotiques
1967	Le programme de lOMS délimination de la variole débute
1979	On déclare lélimination de la variole, la seule maladie microbienne à être vaincue
1981	Premier cas de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) signalé au Canada
1993	Premier cas dEnterococcus résistant à la vancomycine (ERV) signalé en Ontario
1995	Augmentation marquée des cas de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) partout au Canada
1995	Venter, Smith et Fraser démontrent la première séquence génétique entière dun micro-organisme (linfluenza haemofila)
1997	La Conférence canadienne de concertation sur la résistance aux antimicrobiens a lieu à Montréal
1999	Santé Canada subventionne les activités du Comité canadien sur la résistance aux antibiotiques
2000	LOrganisation mondiale de la santé décrit le danger de la situation internationale dans son Rapport sur les maladies infectieuses : « Maîtriser la résistance aux antimicrobiens »
2002	Parution du rapport du Comité consultatif d'experts sur l'utilisation d'antimicrobiens chez les animaux et les conséquences sur la résistance et la santé humaine
2004	Le CCRA publie le National Action Plan to Address Antibiotic Resistance, qui est appuyé par des organisations clés de partout au Canada.